Un film de Woody ALLEN | comedie | États-Unis | 1973 | 90mn
Réalisation : Woody ALLEN
Scénario : Woody ALLEn, Marshall BRICKMAN
Avec : Woody ALLEN, Diane KEATON, John BECK, Mary GREGORY, Don KEEFER, John McLIAM, Bartlett ROBINSON, Chris FORBES, Mews SMALL, Peter HOBBS
Musique : Woody ALLEN
Directeur de la photographie : David M. WALSH
Montage : O. Nicholas BROWN, Ron KALISH, Ralph ROSENBLUM
Producteurs : Marshall BRICKMAN, Jack GROSSBERG, Charles H. JOFFE, Jack ROLLINS, Ralph ROSENBLUM
Production : Rollins-Joffrin Productions, United Artists

Allen Steward Konigsberg est né en 1935 à Brooklyn. Dès l’adolescence, il écrit des gags qu’il revend à différents chroniqueurs, prenant ainsi le pseudonyme Woody Allen. À 19 ans, il est déjà auteur pour d’importantes émissions de télévision telles que Caesar’s hour. Visiblement doué pour la comédie, Woody Allen entreprend en 1960 une carrière dans le stand up tout en continuant en parallèle ses activités d’auteur pour la télévision, ainsi que pour The New Yorker, pour lequel il écrit des nouvelles. À l’aube d’une carrière prometteuse, Allen commence à se créer son personnage, son style, à savoir un personnage d’intellectuel névrosé grâce auquel il rencontre un certain succès et assure sa popularité.
En 1965, il se lance dans le cinéma en tant que scénariste avec Quoi de neuf, Pussycat ?, dans lequel il interprète également un rôle, puis avec l’œuvre d’origine japonaise What’s Up, Tiger Lily ? (Lily la tigresse), à laquelle il donne une dimension burlesque. Sa carrière de réalisateur débute à la fin des années soixante avec la comédie remarquée Take The Money and Run (Prends l’oseille et tire-toi), et Everything You Always Wanted to Know about Sex (But Were Afraid to Ask) (Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe dans jamais oser le demander). Il s’agit de pures comédies, dans la veine de ses sketchs pour la télévision, s’appuyant sur des gags souvent visuels et s’inspirant essentiellement des œuvres de Bob Hope et Groucho Marx.
Fort de ces premières expériences cinématographiques, Woody Allen entame dans les années soixante dix une période prolifique, marquée par sa rencontre avec sa première muse, Diane Keaton. En effet, c’est à ce moment qu’il enchaîne Annie Hall, récompensé de quatre Oscars dont celui du Meilleur Film et Meilleur Réalisateur, La Rose Pourpre du Caire, considéré comme une œuvre majeure du cinéma, et Hannah et ses sœurs, qui reçut trois Oscars. Ces films, et en particulier Annie Hall, marquent un tournant dans la carrière du cinéaste, qui laisse de côté les grosses farces pour un humour plus sophistiqué et aborde les comédies dramatiques. Surtout, il parvient à créer son propre style, qui se caractérise par des questions existentielles et des références culturelles incessantes mêlées à un humour cynique, à travers des personnages intellectuels issus de classes sociales élevées. En 1980, il confirme son talent de cinéaste, déjà incontesté, avec Manhattan, dans lequel il rend hommage à sa ville fétiche, qu’il sait mettre en scène comme un personnage à part entière. Entre Annie Hall et Manhattan, Allen réalise le sombre Interiors (Intérieurs), inspiré du réalisateur suédois Ingmar Bergman, film qui amorce une série de films fortement marquée par les cinéastes européens, avec par exemple Shadows and Fog (Ombres et Brouillards, 1992) qui fait référence à l’expressionnisme allemand.
Les années quatre vingt dix se distinguent par des essais, avec entre autre une comédie noire à suspense, Meurtre Mystérieux à Manhattan ou Tout le monde dit I Love You, une comédie musicale, qui le réconcilie avec le public qui ne se reconnaissait plus dans ses personnages intellectuels et complexes. En 1997, il signe le film dont on dira qu’il est le plus « allénien », Deconstructing Harry (Harry dans tous ses états), où défilent et se croisent plusieurs personnages qui font clairement écho au réalisateur lui-même. En 1999, il réalise Sweet and Lowdown (Accords et Désaccords), consacré à l’une de ses passions, le jazz, qu’il met en scène à la manière d’un documentaire, occupant à ce titre une place à part dans sa filmographie. Au début des années 2000, Allen revient à ses origines, la pure comédie, avec Small Time Crooks (Escrocs mais pas trop) et The Curse of Jade Scorpion (Le Sortilège du scorpion de jade), mais rencontre les défaveurs du public et de la critique, qui pensent que le cinéaste est « fini ».
Il surprend cependant en 2005 avec Match Point, réalisé à Londres cette fois, avec Scarlett Johansson qui reconquiert véritablement les foules. Renouant avec ses films sombres, le film est un grand succès, qui sera nominé aux Oscars. Il poursuit sa collaboration avec sa nouvelle égérie à Londres en tournant Scoop puis Vicky Christina Barcelona, films qui permettent au cinéaste de se faire connaître auprès de la nouvelle génération. En 2009, Woody Allen fait un bref retour à sa ville natale pour réaliser Whatever Works, puis revient à Londres avec la comédie You Will Meet A Tall Dark Stranger (Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu) en 2010.
Situé parmi les plus grands cinéastes contemporains, Woody Allen est parvenu à se créer son propre style ainsi qu’un univers aisément reconnaissables. On retrouve à travers sa filmographie les mêmes types de personnages, ainsi que des thèmes qui lui sont chers, à savoir la politique, la morale, Dieu, l’amour, la mort, la psychanalyse et les femmes. Ses films, marqués par un certain pessimisme, trouvent d’avantage d’écho en Europe, où les attendent un public fidèle, qu’en Amérique. Maître de la comédie, les critiques s’accordent cependant à dire que s’il n’a peut-être pas réinventé un genre, il a cependant contribué à en fixer les règles modernes.
FILMOGRAPHIE SELECTIVE
1969 : Take the Money and Run (Prends l'oseille et tire-toi)
1972 : Everything You Always Wanted to Know About Sex (But Were Afraid to Ask) (Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander)
1978 : Interiors (Intérieurs)
1985 : The Purple Rose of Cairo (La Rose pourpre du Caire)
1986 : Hannah and Her Sisters (Hannah et ses sœurs)
1992 : Shadows and Fog (Ombres et brouillard)
1993 : Manhattan Murder Mystery (Meurtre mystérieux à Manhattan)
1997 : Deconstructing Harry (Harry dans tous ses états)
1999 : Sweet and Lowdown (Accords et Désaccords)
2000 : Small Time Crooks (Escrocs mais pas trop)
2008 : Vicky Cristina Barcelona
2010 : You Will Meet a Tall Dark Stranger (Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu)
2011 : Midnight in Paris (Minuit à Paris)

