CHAUSSONS ROUGES, LES

CHAUSSONS ROUGES, LES
(The red shoes)

Un film de Michael POWELL & Emeric PRESSBURGER | Drame | Royaume-Uni | 1948 | 135mn

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Le soir de la première de Cœur de feu, le célèbre impresario Boris Lermontov – directeur de la prestigieuse troupe de ballet qui porte son nom – fait la connaissance de Victoria Page, une danseuse qui le persuade de l’engager. Dans le même temps, il embauche un jeune compositeur, Julian Craster, qui était venu se plaindre de plagiat. Intransigeant, Lermontov dirige ses employés d’une main de fer, exigeant d’eux qu’ils se vouent entièrement à leurs carrières. Lorsqu’il annonce son nouveau ballet, Les Chaussons rouges, inspiré du conte d’Andersen, il s’agit d’un projet d’une ampleur sans précédent : Craster le composera, Page le dansera ; ils deviendront des vedettes internationales, à condition de tout sacrifier à cet art…

Chef-d’œuvre impérissable du septième art, Les Chaussons rouges est l’un des sommets de la collaboration entre Michael Powell et Emeric Pressburger. Grandiose production en Technicolor imprégnée d’une insaisissable magie, ce grand classique possède la capacité rare de marquer à jamais les esprits des spectateurs ; et pour cause, puisque Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Brian De Palma ou encore George Romero ont tous déclaré que leur envie de faire du cinéma n’aurait pas été aussi définitive sans leur toute première vision des Chaussons rouges. Cinéastes précurseurs, Powell et Pressburger figurent, avec Hitchcock, parmi les grands maîtres du cinéma britannique. Dans les années 40, avec leur société indépendante The Archers, ils ont conçu plusieurs films aujourd’hui considérés comme des classiques du 7e art (du Narcisse noir aux Contes d’Hoffmann). Les Chaussons rouges en est la pièce maîtresse ; une œuvre à la liberté vertigineuse et au récit flamboyant, celui d’un amour dévoré par une passion encore plus grande pour l’art.


« Indéniablement le plus beau film en Technicolor. Une vision jamais égalée. »

Martin Scorsese


Spectacle total, Les Chaussons rouges est aussi resté célèbre pour sa séquence de ballet de 17 minutes qui scinde le film en deux parties aux mouvements antagonistes : l’ascension précédant la chute, modèle devenu classique puisque repris par Scorsese dans Raging Bull ou Les Affranchis. Véritable morceau de bravoure au cœur du drame, cette œuvre dans l’œuvre reprend avec grâce et fantaisie le conte d’Hans Christian Andersen, Les Souliers rouges : un cordonnier diabolique conçoit une paire de chaussons rouges pour une jeune fille. D’emblée, ces souliers exercent un étrange pouvoir d’attraction sur elle, et elle ne peut s’empêcher d’exécuter quelques pas de danse. Mais les chaussons, dotés d’une vie autonome et tyrannique, obligent bientôt la pauvre fille à danser jour et nuit, partout et par tous les temps, jusqu’à épuiser sa vitalité…


« Les Chaussons rouges est le seul film à voir avant de mourir. »

Francis Ford Coppola


Le ballet fait écho à l’intrigue générale des Chaussons rouges : tiraillée entre l’amour de vivre et l’amour de danser, Victoria Page est prise au piège dans une chorégraphie de mort. Entremêlant mélodrame enflammé et représentation théâtrale du monde, Powell et Pressburger ont conçu une œuvre d’art plurielle, mais d’une grande cohérence plastique, qui transcende les générations comme les affections. Parabole amère sur le monde du spectacle et la création artistique, Les Chaussons rouges doit aussi sa réussite au talent conjugué des membres de son équipe. Que ce soit la mise en scène fantastique de Powell, l’écriture aiguisée de Pressburger, le Technicolor torrentueux du chef-opérateur Jack Cardiff, les chorégraphies célestes de Robert Helpmann, la superbe partition de Brian Easdale, sans oublier les interprétations hantées de Moira Shearer et d’Anton Walbrook, tout dans Les Chaussons rouges confine à la perfection.


« La passion guide chaque instant extraordinaire des Chaussons rouges, c’est ce qui rend ces merveilleuses images en Technicolor si vivantes et si touchantes, dont la beauté étincelante est aujourd’hui pleinement restaurée. Les personnages et le monde qui les entoure ont été ravivés avec toute la splendeur douloureuse qu’ils s’efforcent eux-mêmes de créer. Les rouges vifs et les bleus profonds, les jaunes vibrants et les noirs intenses, les chairs brillantes des gros-plans, tantôt en extase et tantôt en agonie, ou les deux à la fois… tant de moments, tant d’émotions en conflit, un tel tourbillon de couleurs, de lumière et de sons qui enflammèrent mon esprit dès la première fois, la première de très nombreuses visions. »

Martin Scorsese

Réalisation : Michael POWELL & Emeric PRESSBURGER

Scénario : Michael POWELL & Emeric PRESSBURGER, d'après le conte Les Souliers Rouges de Hans Christian ANDERSEN

Avec : Moira SHEARER, Anton WALBROOK, Marius GORING, Robert HELPMANN, Léonide MASSINE, Albert BASSERMAN & Ludmilla TCHERINA

Musique : Brian EASDALE

Montage : Reginald MILLS

Chef Opérateur : Jack CARDIFF

Décors : Hein HECKROTH

Production : The Archers

Producteurs : Michael POWELL & Emeric PRESSBURGER

 

 

 

Réalisateur
Michael POWELL & Emeric PRESSBURGER

Michael POWELL & Emeric PRESSBURGER


Cinéastes précurseurs, Michael Powell et Emeric Pressburger figurent, avec Hitchcock, parmi les grands maîtres du cinéma britannique.

Dans les années 1940-1950, avec leur société indépendante The Archers, ils ont conçu plusieurs films aujourd’hui considérés comme des classiques du septième art (du Narcisse noir aux Contes d’Hoffmann). Néanmoins, leur cinéma fut à son époque, et demeure, inclassable.
En effet, de par sa nature hybride et atypique, il ne peut être apprécié par le prisme de la dichotomie traditionnelle réalisme-imaginaire qui a durablement caractérisé le cinéma mondial contemporain.

Michael Powell doit sa première expérience dans le cinéma à Rex Ingram qui l’emploie à partir de 1926 autant comme comédien que comme assistant-réalisateur. Puis, il est photographe de plateaux pour deux films d’Alfred Hitchcock, Champagne (1928) et Blackmail (1929), et passe derrière la caméra pour réaliser plusieurs quota quickies, des moyens-métrages à budget réduit destinés à permettre aux salles de cinéma du Royaume-Uni de satisfaire leur quota de films britanniques. En 1937, Powell réalise son premier véritable long-métrage, À l’angle du monde.

Parallèlement, Emeric Pressburger, né en Hongrie, intègre l’industrie du film allemande (notamment les studios UFA) comme scénariste grâce à une nouvelle de sa création, et travaille sur certains des premiers films de Robert Siodmak et Max Ophuls. Il émigre en Angleterre en 1935 après avoir fui d’Allemagne en France en 1933. En 1938, Pressburger rejoint l’équipe du producteur Alexander Korda, personnage incontournable de l’industrie du cinéma britannique des années 1930 à 1950. C’est lui qui réunit le duo pour la première fois pour L’Espion noir en 1939, un film réalisé par Powell sur un scénario de Pressburger.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Powell et Pressburger réalisent d’abord quelques films de propagande, dont 49e Parallèle. En 1940, Powell dirige de son côté Le Voleur de Bagdad qui préfigure le style de leurs futures collaborations. Leur unique partenariat prend véritablement forme avec la création en 1942 de leur société de production The Archers : tous leurs films portent désormais la mention particulièrement originale « Écrit, produit et réalisé par Michael Powell et Emeric Pressburger ». Ce crédit partagé contient l’essence de leur collaboration et exprime toute leur complémentarité. En 1943, Colonel Blimp marque l’éloignement d’une certaine orthodoxie réaliste, qui se poursuit l’année suivante avec A Canterbury Tale, puis Je sais où je vais en 1945. Le mauvais accueil fait à cette dernière œuvre, et l’incompréhension progressive des critiques et du public face à leur vision singulière, ne les découragent pas puisqu’ils enchaînent en 1945 avec Une question de vie ou de mort, une œuvre extravagante qui regorge d’inventions cinématographiques. Avec Le Narcisse noir (1947) et Les Chaussons rouges (1948), Powell et Pressburger sont vraisemblablement à l’apogée de leur art tant en termes de créativité visuelle, d’inventivité technique que d’écriture scénaristique. Plus particulièrement, Les Chaussons rouges apparaît comme le point culminant de leur carrière, à l’image de la séquence centrale du ballet qui concentre tout leur talent. Bien qu’ils continuent à faire des films aussi originaux, dont Les Contes d’Hoffmann (1951), leurs relations avec l’industrie se tendent fortement.

Puis, en 1957, alors qu’ils évoluent de plus en plus dans des directions différentes, Powell et Pressburger mettent un terme à leur partenariat fabuleux. La carrière de Powell connaît malheureusement un coup d’arrêt brutal avec la sortie du Voyeur en 1960. Bien qu’il réalise encore quelques films, le scandale que ce dernier provoque entraîne le dénigrement puis l’oubli de la majorité de l’œuvre de The Archers.
Ironiquement, Le Voyeur devient, avec une nouvelle génération de cinéphiles, une œuvre culte et recherchée dès les années 1970. Appartiennent à cette génération de jeunes réalisateurs comme Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Brian De Palma et Steven Spielberg qui sont subjugués par les films de Powell et Pressburger, en premier lieu Les Chaussons rouges : ils s’en imprègnent fortement à l’époque pour leur cinéma qui va révolutionner Hollywood et comptent parmi les artisans de leur nécessaire réhabilitation à partir des années 1980. Cette redécouverte doit se poursuivre et s’approfondir tant l’œuvre de Powell et Pressburger est unique, passionnante et grandiose.

 

 

LES CHAUSSONS ROUGES - DVD
Disponible le 9 novembre 2011

2DVD – NOUVEAU MASTER RESTAURÉ HD

Version Originale / Version Française
Sous-Titres Français
Format 1.33 respecté - 4/3 - Couleurs
Durée du Film : 130 mn

DVD 1 : LE FILM & LES SUPPLÉMENTS

. LA RESTAURATION DES "CHAUSSONS ROUGES" PRÉSENTÉE PAR M. SCORSESE (4 mn)

. BANDE-ANNONCE

. GALERIE PHOTOS

DVD 2 : LES SUPPLÉMENTS

. IL ÉTAIT UNE FOIS "LES CHAUSSONS ROUGES" (24 mn)
Les collaborateurs et proches des Archers se souviennent du tournage, de la sortie du film et de son grand succès.

. RENCONTRE AVEC THELMA SCHOONMAKER POWELL (7 mn)
Thelma Schoonmaker Powell, veuve de Michael Powell et monteuse de Martin Scorsese, évoque la fascination qu’exerce encore le film aujourd’hui.

. BALLET FLAMBOYANT (32 mn)
Un voyage dans les coulisses des ballets du film, en compagnie de Nicolas Le Riche (Danseur Étoile à l’Opéra national de Paris) et de Mathias Auclair (Conservateur en Chef à la Bibliothèque-musée de l’Opéra).

19,99 €

LES CHAUSSONS ROUGES - BLU-RAY
Disponible le 9 novembre 2011

BD 50 • MASTER HAUTE DÉFINITION • AVC

Version Originale / Version Française PCM Mono
Sous-Titres Français
Format 1.33 respecté - Couleurs
Durée du Film : 135 mn

SUPPLÉMENTS (EN HD)

. LA RESTAURATION DES "CHAUSSONS ROUGES" PRÉSENTÉE PAR M. SCORSESE (4 mn)

. IL ÉTAIT UNE FOIS "LES CHAUSSONS ROUGES" (24 mn)
Les collaborateurs et proches des Archers se souviennent du tournage, de la sortie du film et de son grand succès.

. RENCONTRE AVEC THELMA SCHOONMAKER POWELL (7 mn)
Thelma Schoonmaker Powell, veuve de Michael Powell et monteuse de Martin Scorsese, évoque la fascination qu’exerce encore le film aujourd’hui.

. BALLET FLAMBOYANT (32 mn)
Un voyage dans les coulisses des ballets du film, en compagnie de Nicolas Le Riche (Danseur Étoile à l’Opéra national de Paris) et de Mathias Auclair (Conservateur en Chef à la Bibliothèque-musée de l’Opéra).

. BANDE-ANNONCE

. GALERIE PHOTOS

24,99 €

 

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Bande-annonce

Extrait 1

Extrait 2

Au Mercury Theatre

Extrait 3

Le ballet des Chaussons Rouges

Du dessin au film

À propos de la célèbre séquence du ballet

par Natacha Thiéry
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