Un film de Milos FORMAN | Comédie Dramatique | États-Unis | 1971 | 93mn | Couleurs | 1.85
Né en 1932 en ancienne Tchécoslovaquie à Caslav, Milos Forman étudie le cinéma à l’école des Hautes études cinématographiques de Prague dans les années cinquante. Une fois diplômé, il écrit ses premiers scénarios avec Martin Fric, puis devient assistant réalisateur auprès d’Alfred Radok pour Grand père automobile.
A cette période, suite à la mort de Staline en 1953, on assiste à au fameux dégel amorcé par Krouchtchev en Union soviétique, qui a entre autre pour conséquence un assouplissement du régime communiste et donc une expression plus libre chez les artistes, dont les réalisateurs. C’est dans ce contexte que Forman se lance comme cinéaste, avec deux premiers courts-métrages, Konkurs (Concours), et Kdyby ty muziky nebyly (S’il n’y avait que des guinguettes). Ces films révèlent déjà le goût du jeune cinéaste pour un cinéma réaliste mais également sa capacité à diriger des acteurs, ainsi qu’un premier thème de prédilection, à savoir la jeunesse face au monde adulte, et le besoin de liberté individuelle. Attiré par le genre de la comédie, il tourne son premier long métrage dans la mouvance de la Nouvelle Vague en 1963, ?erný Petr (L’as de pique), une satire sociale sur un jeune homme qui peine à entrer dans le monde adulte. Forts du vent nouveau qui souffle sur l’industrie cinématographique d’Europe de l’est, la nouvelle génération de réalisateurs émergente se démarque du cinéma national en conjuguant esthétisme et critique sociale, trouvant par là-même un écho au sein de la jeunesse pragoise.
Déjà reconnu au-delà des frontières tchécoslovaques grâce à son premier film, Forman réalise en 1965 la comédie douce-amère Lásky jedné plavovlásky (Les amours d’une blonde), qui remporte un franc succès à la fois national et international. Forman tourne ensuite Ho?í, má panenko (Au feu les pompiers) en 1967, une comédie provocatrice, en totale rupture avec l’académisme et le conformisme des productions nationales de l’époque. Considéré comme une critique directe des dirigeants du parti communiste, le film déclenche un violent scandale et voit son exploitation nationale sabotée.
Sa discréditation auprès du gouvernement et la répression du Printemps de Prague de 1968 le forcent à quitter le pays pour les Etats-Unis. En 1971, Milos Forman y réalise une comédie sociale, Taking off, sur la fugue d’une jeune fille à travers laquelle on assiste à une confrontation entre deux générations. Le film, co-écrit avec son ami, le scénariste Jean-Claude Carrière, est le seul jamais réalisé sur le mouvement hippie alors même qu’il se déroulait, et fût récompensé du Grand prix du jury au Festival de Cannes. En 1975, le cinéaste quitte la comédie et la classe moyenne américaine pour le drame et le milieu psychiatrique avec One Flew Over the Cuckoo's Nest (Vol au-dessus d’un nid de coucou) avec Jack Nicholson. Ce film lui vaut d’être récompensé de cinq Oscars dont celui du Meilleur réalisateur et du Meilleur film, et surtout d’atteindre la consécration internationale. Suite à ce film, on confie au cinéaste en 1979 l’adaptation de la comédie musicale de Broadway, Hair, qui deviendra rapidement le film culte de toute une génération. En 1981, il remplace Robert Altman sur le tournage de Ragtime, une fresque qui retrace le début du XXe siècle aux Etats-Unis.
Au cours des années 80, Forman retrouve la figure du rebelle en réalisant Amadeus(1985), biopic sur Mozart. Le film, qui remporte sept Oscars dont celui du Meilleur réalisateur, confirme une fois de plus son talent auprès de la critique et du public. En 1989, il adapte Les liaisons dangereuses de Laclos à l’écran, sous le nom de Valmont, mais le film, fortement comparé au film de Stephen Frears sorti la même année, ne rencontre pas le succès escompté. Forman revient alors en 1996 au biopic avec Larry Flint, sur la vie du célèbre producteur américain, pour lequel il reçoit l’Ours d’or à Berlin, puis avec Man of the moon, sur le comique Andy Kaufman, récompensé par l’Ours d’argent de la meilleure réalisation. Après quelques années d’absence, Forman revient sur les écrans en 2007 avec Goya’s Ghosts (Les fantômes de Goya), avec Nathalie Portman et Javier Bardem.
Réputé pour sa faculté à mélanger le cinéma américain et européen sans pour autant s’enfermer dans un seul genre, Milos Forman s’est assuré une place originale dans l’industrie cinématographique, notamment grâce au caractère intimiste de ses films et son humour moqueur. En 2010, il est invité au Festival Lumière de Lyon pour recevoir le prix Lumière 2010 pour l’ensemble de sa carrière.
FILMOGRAPHIE
Sortie le 23 mars 2011 DVD 9 – NOUVEAU MASTER RESTAURÉ HD Version Originale / Version Française Sous-Titres Français Format 1.85 respecté 16/9 compatible 4/3 Couleurs Durée du Film : 89 mn SUPPLÉMENTS . PRÉFACE DE LUC LAGIER (6 mn) . AVANT "TAKING OFF" : MILOS FORMAN EN ROUTE POUR L’AMÉRIQUE (30 mn) Avec émotion, Milos Forman raconte le début de sa carrière dans la Tchécoslovaquie soviétique et la genèse de Taking Off entre la France et les États-Unis. . DEUX EUROPÉENS À NEW YORK (16 mn) Jean-Claude Carrière, qui a co-écrit Taking Off avec Milos Forman, se souvient de leur rencontre et leur expérience unique du New York hippie.
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19,99 € |
Présentation du film par Luc Lagier
Entretien avec Jean-Claude Carrière
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